mardi 23 juin 2009

À la démocratie

Je serai brève. Ceci ne sera pas un pamphlet, ni une série d'accusations ou de vociférations. Il arrive que des événements tels que ceux qui se produisent présentement en Iran nous submergent d'un sentiment d'impuissance désolant. Que puis-je faire, que puis-je dire en tant qu'occidental(e) anonyme? Est-ce que je peux changer les choses?
L'unique réponse? Démontrez votre soutien et informez votre entourage. La contribution peut vous sembler modeste, mais des gens conscientisés seront des voix influentes pour la cause.
Parlons-en pour Neda, pour les autres anonymes, pour les manifestants de la Place Tiennanmen, pour l'homme du tank, pour les révolutionnaires français, pour les manifestants du Bloc de l'Est, pour les combattants des Forces Alliées, ... (la liste pourrait s'étendre sans fin) et tous les autres qui se sont battus ou sacrifiés pour la démocratie.

mardi 24 mars 2009

Y'en a marre!

Attention! Cet article renferme un niveau très élevé de sarcasme. L'auteur tient à vous en aviser. 

J'en ai marre d'entendre parler de la chasse aux phoques, de me faire demander de signer une pétition afin d'abolir la chasse, d'acheter des produits dont les profits vont aider à « sauver les phoques ».   

Au risque de sonner comme une barbare droitiste mercantiliste (comble de l'insulte), je dirais qu'il est injuste d'avoir présenté la chasse aux phoques comme un acte sadique alors que d'autres types de chasse recueillent nettement moins d'activistes pour leur interdiction.
Prenons par exemple la chasse aux requins qui suscite beaucoup moins de controverse. Pourtant, 100 millions de requins sont tués par les pêcheurs chaque année. La pratique consiste à recueillir un requin, à l'amputer de ses nageoires pour ensuite le relancer à l'eau, le laissant ainsi mourir de faim faim ou d'hémorrhagie. Le tout pour les vertus « aphrodisiaques » (comme pour le phoque) du requin et la préparation de la très populaire soupe au requin. Pourquoi ne pas se concentrer davantage sur la protection du requin, le prédateur dominant des océans du monde, régulateurs des écosystèmes marins? Ma théorie? Vendre des toutous miniatures à l'effigie de Jaws, le mangeur d'hommes, ne serait pas très populaire, pas plus que de présenter des photos de mignons bébés requins vous ferait craquer et vous indigner devant cette pratique cruel.
La pêche à la ligne n'est pas non plus très médiatisée, mais, partout dans le monde, des pêcheurs étendent des lignes appâtées sans égard pour les espèces qui y seront attirer, ainsi, des centaines de dauphins, requins, espadon, etc. meurent asphyxiés après avoir mordus à l'hameçon. La proximité des chasseurs de phoque avec les animaux, tout le contraire de la pêche à la ligne, inhibe tout dommage collatéral et diminue les chances qu'un animal blessé ne s'échappe et se retrouve à souffrir une longue et douloureuse agonie. 
Il est « barbare » de tuer un phoque à coup de massue, mais peu de personnes s'indignent devant les pratiques d'abattage des porcs, boeufs et poulets qui remplissent nos assiettes tous les jours (à moins d'être végétariens), sans compter leur très piètre condition de vie.
Le fait est qu'un phoque est mignon. Présenter une photo de blanchon sur la banquise aidera beaucoup de gens à s'indigner face à la chasse aux phoques (même si la chasse aux blanchons est interdite), de même qu'une image de neige tâchée de sang de phoques fait réagir (même si un chasseur ne peut saigner un phoque qu'une fois que son système nerveux n'émet plus de réflexe, contrairement aux porcs et autres qui sont saignés vivants) et que Paul McCartney se déplaçant en jet privé (émettant des gaz à effet de serre, mettant en danger l'écosystème du phoque de toute façon) inspire beaucoup plus de respect chez beaucoup plus de gens que les chasseurs dont la seule source de revenus est la chasse aux phoques. 

Même si la chasse aux phoques est régulée par de nombreuses lois, même si la méthode utilisée ne met pas en danger l'espèce et que leur nombre est gardé à l'oeil, même si la chasse aux phoques est un bon moyen de réguler leur population, ce qui amènerait un mince espoir d'allonger l'espérance de vie pour l'ensemble de la population de morue qui risque fortement de disparaître d'ici vingt ans et dont aucune actrice française n'est venue à la rescousse en pleurant à chaudes larmes, il y en aura toujours qui voudront sauver les pauvres petits phoques du Canada qui sont si mignons et si menacés, beaucoup plus par les changements climatiques que par la chasse, et qui souhaiteraient eux aussi avoir leur jet privé pour les secourir de leur banquise. 

vendredi 6 février 2009

Sectaires?

Les commentaires du président de la République concernant les souverainistes auront rapidement suscités de vives réactions de ce côté-ci de l'Atlantique.

Le brouhaha médiatique qui s'en est suivi aura été issu d'un seul mot utilisé par Nicolas Sorkozy : « sectaire ». Qui se dit d'une « personne qui profresse des opinions étroites, fait preuve d'intolérance (en politique, religion, philosophie) » (- Le petit Robert, 1993, p. 2308). Il n'en aura pas fallu plus pour que les leaders souverainistes, Gilles Duceppe et Pauline Marois répondent avec véhémence aux commentaires du président Sarkozy et pour que le mot « sectaire » soit allègrement réutilisé par Stephen Harper à la chambre des Communes. 

Le fait est que les commentaires du président français auront blessé un allié de longue date, les souverainistes québécois, afin d'obtenir la sympathie du reste du Canada (on est ici bien loin de De Gaulle et de son « Vive le Québec libre! ») et ce, en donnant de nouvelles munitions contre le mouvement souverainiste.

Mais ce qui aura été le plus inconscient de Nicolas Sarkozy aura été de qualifier de « sectaire » un mouvement qui utilise des moyens démocratiques (élections, référendums) afin d'atteindre son but. 
Sur le scène québécoise, par exemple, le FLQ, avec ses actions violentes, pourrait être qualifié de sectaire. Lorsqu'on le compare avec le souverainisme de la même époque, alors que René Lévesque souhaitait ardemment défendre les droits des anglophones advenant la souveraineté et voulait entretenir un dialogue avec le Canada dans l'optique de cette éventualité, il serait inconsidéré de le qualifier de « sectaire » ainsi que tous ceux qui croient fermement au droit à une nation de s'auto-gouverner, comme il est inscrit dans la charte des Nation Unies : 

Les membres des Nations Unies qui ont ou qui assument la responsabilité d'administrer des territoires dont les populations ne s'administrent pas encore complètement elles-mêmes reconnaissent le principe de la primauté des intérêts des habitants de ces territoires. Ils acceptent comme une mission sacrée l'obligation de favoriser dans toute la mesure du possible leur prospérité, dans le cadre du système de paix et de sécurité internationales établi par la présente Charte et, à cette fin : 
[...]
2. De développer leur capacité de s'administrer elles-mêmes, de tenir compte des aspirations politiques des populations et de les aider dans le développement progressif de leurs libres institutions politiques, dans la mesure appropriée aux conditions particulières de chaque territoire et de ses population et à leurs degrés variables de développement. 
- Charte des Nations Unies, chapitre XI, article 73  

Bref, les qualifier de sectaires, même s'il y aura toujours des individus pour avoir des idées plus radicales que d'autres, n'aura seulement servi à prouver à quel point le président Sarkozy ignore magistralement qui sont les souverainistes québécois. 

jeudi 22 janvier 2009

Les 12 travaux d'Obama

L'administration Obama a tôt fait de se mettre au travail au lendemain de son entrée à la Maison-Blanche. 
Déjà, elle a suspendu toutes procédures judiciaires à Guantanamo, s'est penchée sur la question du retrait des troupes en Iraq, a stoppé les dernières initiatives de l'administration Bush jusqu'à des études supplémentaires.

Le fait est que Barack Obama a beaucoup de pain sur la planche et ne peut se permettre de chômer. Il doit fournir un plan de relance viable pour l'économie qui plaira au Sénat, qui, quoi que majoritairement Démocrate, pourrait avoir la vie dure avec les Républicains (sans oublier que la ligne de partie est inexistante aux États-Unis), retirer les troupes d'Iraq sans y laisser une situation chaotique, fermer la prison de Guantanamo Bay, s'attaquer au développement d'énergies renouvelables au pays, instaurer un système de santé gratuit et universel, ce qui ne se fera pas sans un combat féroce contre de nombreux lobbys et galvaniser le système d'éducation américain.
Il devra également se pencher sur la situation afghane, ayant affirmé vouloir y envoyer plus de troupes et discuter avec le Pakistan. Certains attendent même de lui qu'il puisse aider à un accord de paix en Israël.
En outre, il est certain que le président Obama devra renouer les liens avec les pays ignorés par l'administration Bush, notamment l'Iran. C'est entre autres en optant pour le dialogue plutôt que la violence qu'Obama pourra redorer l'image des États-unis à l'échelle internationale. 

Il ne fait aucun doute que la tâche qui attend Obama est herculéenne. Il aura hérité de dossiers controversés laissés par l'administration précédente en plus d'un pays avec une économie en déroute.
Si le nouveau président échoue, après tout l'espoir que les Américains et le monde ont placé en cet homme, ce ne sont pas les situations économique et diplomatique qui seront les plus touchées. Il sera alors très difficile pour les Américains, amers, de refaire confiance au gouvernement en tant qu'institution au service des intérêts de ses citoyens et cela serait un jour sombre pour la démocratie.
S'il réussit, toutefois, il aura redonné espoir et confiance à toute une génération et passera à l'histoire avec les Lincoln, Roosevelt et Kennedy comme l'un des meilleurs présidents de l'histoire des États-Unis d'Amérique.

lundi 19 janvier 2009

La fin de l'ère Bush

Jeudi dernier, le président américain sortant, Georges W. Bush, s'est adressé à la nation pour la dernière fois. 
Le Républicain a tenté de dresser un portrait positif du bilan peu reluisant de ses huit années mouvementées de mandat. 
Moins d'un an après son élection controversée, il a dû faire face à la pire attaque survenue en sol américain depuis 1941, ce qui l'aura entraîné dans une croisade forcenée contre le terrorisme et lancé à la recherche du toujours introuvable Oussama Ben Laden. 
Par la suite, il s'est enlisé dans une guerre impopulaire et ce, sans l'appui de l'ONU. Sur ce point, il se défencra d'ailleurs qu'il s'agissait d'une décision difficile qu'il se devait de prendre pour débarasser le monde d'un dictateur sanguinaire. Son aveuglement face à la situation iraquienne est presque risible, lui qui désigne l'Iraq comme « an Arab democracy at the heart of the Middle East and a friend of the United States » alors que l'avenir de la démocratie est encore incertain dans cette région et que l'opposition à l'occupation américaine a engendré des attaques sanglantes. 
Il a également été la cible de nombreuses critiques face à la lenteur de ses réactions après le passage de Katrina, ce qu'il nie toujours. On ce souviendra de ce moment iconique répété maintes et maintes fois dans les médias où l'artiste Kanye West, en plein coeur d'un téléthon pour les sinistrés, aura lancé le fameux « Georges Bush doesn't care about Black people! » devant l'expression sidérée de Mike Myers.
Si on avait pu le critiquer à cause de mauvaises décisions après la catastrophe de Katrina, Georges Bush aura été un président très productif pour la cause africaine. Il aura augmenté l'aide financière pour le continent et aidé à lutter contre la propagation de la malaria. 
Malgré cela, le non interventionnisme américain issu de l'ère Reagan se sera finalement retourné contre son maître. Les États-Unis auront été les instigateurs de la pire crise financière depuis 1930, situation face à laquelle un libéral tel que Georges Bush n'avait pas les moyens de faire face. Il aura donc dû se débattre contre les membres de son propre partie pour mettre les mains à la pâte et stimuler l'économie américaine. 

Un discours aussi qui aura souligné d'une certaine manière son incompréhension de la complexité, son mépris des nuances alors qu'il affirmait que « [...] good and evil are present in this world and between the two, there can be no compromise », pas de zone grise, donc. Voilà ce qui résume bien la politique étrangère de Bush qui aura coupé les ponts avec des nations, dites de « l'axe du mal », mis fin à des négociation diplomatiques et engendré un boom anti-américaniste. Couper les discussions, donc, alors qu'au cours du même discours, le président sortant affirmait que « at the same time, we must continue to engage the world with confidence and clear purpose. In the face of threats from abroad, it can be tempting to seek comfort by turning inward. But we must reject isolationism and its companion, protectionism. Retreating behing our borders would only invite danger ». 
Il enchaîne ensuite en affirmant que « murdering the innocent to advance an ideology is wrong every time, everywhere. Freeing people from oppression and despair is eternally right » en évoquant ainsi clairement l'intervention américaine pour chasser Saddam Hussein. Encore une fois, une affirmation remplie de paradoxes. Chasser un dictateur, d'accord, mais en engendrant une situation encore plus incertaine au pays. Libérer un peuple opprimé, mais en maltraitant les prisonniers d'Abou Ghraib... « [...] Between the two, there can be no compromise », mais affirmons plutôt que le bien et le mal se côtoient bien souvent et sont parfois difficiles à discerner.
Georges W. Bush ne passera pas à l'histoire comme un grand président, et même très peu probablement comme un bon président. Il aura eu à faire face à des événements difficiles, ses décisions auront été critiquées, mais il n'en demeure pas moins que ses huit années de mandat auront permis aux Américains de tirer une leçon importante. 

Demain, le démocrate Barack Obama deviendra le 44e président des États-Unis d'Amérique. Malgré la période difficile dans laquelle ils se trouvent, l'esprit de résilience des Américains demeure intact alors qu'ils célébreront l'événement historique dans l'optimisme. Espérons que le cours de l'histoire confirmera que la lumière suit toujours la tempête.

jeudi 4 décembre 2008

Prorogation de la Chambre

Premièrement, bienvenue à tous sur mon humble espace virtuel. 

Je débuterai mes fascinants (*tousse**tousse*) commentaires de l'actualité non pas par l'analyse d'un événement historique remarquable, comme le fut, par exemple, le 4 novembre dernier, l'élection du Démocrate Barack Obama à la présidence des États-Unis, mais plutôt par cet article sur la prorogation de la Chambres des Communes d'Ottawa.

Aujourd'hui, 4 décembre 2008, coup de théâtre à Ottawa : le premier ministre conservateur, Stephen Harper, fait appel aux pouvoirs de la gouverneure générale afin de proroger la Chambre des Communes jusqu'au 26 janvier, veille de la déposition du nouveau budget. 

Voici donc pour les faits, débute le commentaire. À quelques jours d'un vote de confiance qui aurait, selon toute vraisemblance, entraîner la défaite du gouvernement élu il y a seulement deux mois, le premier ministre qui vantait durant son discours à la nation, « l'une des démocraties les plus durables du monde », fait appel à une institution monarchique non élue afin de mettre fin à la crise politique actuelle.

Voici donc un bel exemple de cette si belle démocratie dont le premier ministre se plaisait  à faire l'éloge. En mettant temporairement fin aux travaux de la Chambre, il paralyse non seulement toutes décisions politiques aux pays, mais relègue au second plan l'économie qui nécessite actuellement, vous serez d'accord qu'il a ici un consensus mondial, une très grande attention de la part de nos représentants, et ce, dans le but apparent de conserver sa place au pouvoir.

La formation d'une coalition est un processus légal et démocratique. En effet, lorsqu'un gouvernement est minoritaire et que les partis d'opposition s'allient sous une même bannière, ils deviennent alors, ensemble, l'entité ayant le plus de députés, et donc ayant été élu démocratiquement. Le fait que cette coalition aie pu être durable ou non n'est pas ici la question. Le noeud du problème est que trois partis, aux opinions divergentes, aux programmes différents, aux positions sur l'axe droite-gauche dissemblables aient réussis à s'entendre mutuellement et à effacer la partisanerie afin de vouloir travailler ensemble pour le mieux-être du pays, ce qui démontre, selon moi, une très grande maturité et une compréhension profonde de ce qu'est vraiment la démocratie, soient tout simplement bâillonner de manière autoritaire par ceux qui étaient maintenant devenus la minorité.

Le fait que l'avenir du pays puisse être décidé par une seule personne non élue, alors que la majorité des électeurs Canadiens sont dépouillés de leurs voix est la preuve que les institutions monarchiques sont non seulement désuètes, mais qu'elles sont aussi une entrave à la démocratie (il est à noter ici que je ne blâme pas Michaëlle Jean pour sa décision. Il s'agit effectivement d'un sujet épineux qui aurait été difficile à trancher pour n'importe qui et qui n'aurait jamais dû être résout par une seule personne.). Alors que Stephen Harper se vantait la veille de vouloir tendre la main aux partis d'opposition, il fait éclater son intransigeance au grand jour, son attachement au pouvoir, son attitude autoritaire. 

Bravo! pour avoir accusé la coalition d'être non démocratiquement légitime parce qu'elle renfermait un parti souverainiste alors que de demander une prorogation à une représentante de la monarchie l'est. Bravo! pour avoir étouffé une coalition prête à effacer les différents de trois partis pour prouver l'intransigeance du Parti Conservateur du Canada. Bravo! pour avoir, encore une fois, réussi à présenter le Québec comme bouc émissaire. Bravo! pour le triomphe « de l'une des démocraties le plus durables du monde » !