jeudi 22 janvier 2009

Les 12 travaux d'Obama

L'administration Obama a tôt fait de se mettre au travail au lendemain de son entrée à la Maison-Blanche. 
Déjà, elle a suspendu toutes procédures judiciaires à Guantanamo, s'est penchée sur la question du retrait des troupes en Iraq, a stoppé les dernières initiatives de l'administration Bush jusqu'à des études supplémentaires.

Le fait est que Barack Obama a beaucoup de pain sur la planche et ne peut se permettre de chômer. Il doit fournir un plan de relance viable pour l'économie qui plaira au Sénat, qui, quoi que majoritairement Démocrate, pourrait avoir la vie dure avec les Républicains (sans oublier que la ligne de partie est inexistante aux États-Unis), retirer les troupes d'Iraq sans y laisser une situation chaotique, fermer la prison de Guantanamo Bay, s'attaquer au développement d'énergies renouvelables au pays, instaurer un système de santé gratuit et universel, ce qui ne se fera pas sans un combat féroce contre de nombreux lobbys et galvaniser le système d'éducation américain.
Il devra également se pencher sur la situation afghane, ayant affirmé vouloir y envoyer plus de troupes et discuter avec le Pakistan. Certains attendent même de lui qu'il puisse aider à un accord de paix en Israël.
En outre, il est certain que le président Obama devra renouer les liens avec les pays ignorés par l'administration Bush, notamment l'Iran. C'est entre autres en optant pour le dialogue plutôt que la violence qu'Obama pourra redorer l'image des États-unis à l'échelle internationale. 

Il ne fait aucun doute que la tâche qui attend Obama est herculéenne. Il aura hérité de dossiers controversés laissés par l'administration précédente en plus d'un pays avec une économie en déroute.
Si le nouveau président échoue, après tout l'espoir que les Américains et le monde ont placé en cet homme, ce ne sont pas les situations économique et diplomatique qui seront les plus touchées. Il sera alors très difficile pour les Américains, amers, de refaire confiance au gouvernement en tant qu'institution au service des intérêts de ses citoyens et cela serait un jour sombre pour la démocratie.
S'il réussit, toutefois, il aura redonné espoir et confiance à toute une génération et passera à l'histoire avec les Lincoln, Roosevelt et Kennedy comme l'un des meilleurs présidents de l'histoire des États-Unis d'Amérique.

lundi 19 janvier 2009

La fin de l'ère Bush

Jeudi dernier, le président américain sortant, Georges W. Bush, s'est adressé à la nation pour la dernière fois. 
Le Républicain a tenté de dresser un portrait positif du bilan peu reluisant de ses huit années mouvementées de mandat. 
Moins d'un an après son élection controversée, il a dû faire face à la pire attaque survenue en sol américain depuis 1941, ce qui l'aura entraîné dans une croisade forcenée contre le terrorisme et lancé à la recherche du toujours introuvable Oussama Ben Laden. 
Par la suite, il s'est enlisé dans une guerre impopulaire et ce, sans l'appui de l'ONU. Sur ce point, il se défencra d'ailleurs qu'il s'agissait d'une décision difficile qu'il se devait de prendre pour débarasser le monde d'un dictateur sanguinaire. Son aveuglement face à la situation iraquienne est presque risible, lui qui désigne l'Iraq comme « an Arab democracy at the heart of the Middle East and a friend of the United States » alors que l'avenir de la démocratie est encore incertain dans cette région et que l'opposition à l'occupation américaine a engendré des attaques sanglantes. 
Il a également été la cible de nombreuses critiques face à la lenteur de ses réactions après le passage de Katrina, ce qu'il nie toujours. On ce souviendra de ce moment iconique répété maintes et maintes fois dans les médias où l'artiste Kanye West, en plein coeur d'un téléthon pour les sinistrés, aura lancé le fameux « Georges Bush doesn't care about Black people! » devant l'expression sidérée de Mike Myers.
Si on avait pu le critiquer à cause de mauvaises décisions après la catastrophe de Katrina, Georges Bush aura été un président très productif pour la cause africaine. Il aura augmenté l'aide financière pour le continent et aidé à lutter contre la propagation de la malaria. 
Malgré cela, le non interventionnisme américain issu de l'ère Reagan se sera finalement retourné contre son maître. Les États-Unis auront été les instigateurs de la pire crise financière depuis 1930, situation face à laquelle un libéral tel que Georges Bush n'avait pas les moyens de faire face. Il aura donc dû se débattre contre les membres de son propre partie pour mettre les mains à la pâte et stimuler l'économie américaine. 

Un discours aussi qui aura souligné d'une certaine manière son incompréhension de la complexité, son mépris des nuances alors qu'il affirmait que « [...] good and evil are present in this world and between the two, there can be no compromise », pas de zone grise, donc. Voilà ce qui résume bien la politique étrangère de Bush qui aura coupé les ponts avec des nations, dites de « l'axe du mal », mis fin à des négociation diplomatiques et engendré un boom anti-américaniste. Couper les discussions, donc, alors qu'au cours du même discours, le président sortant affirmait que « at the same time, we must continue to engage the world with confidence and clear purpose. In the face of threats from abroad, it can be tempting to seek comfort by turning inward. But we must reject isolationism and its companion, protectionism. Retreating behing our borders would only invite danger ». 
Il enchaîne ensuite en affirmant que « murdering the innocent to advance an ideology is wrong every time, everywhere. Freeing people from oppression and despair is eternally right » en évoquant ainsi clairement l'intervention américaine pour chasser Saddam Hussein. Encore une fois, une affirmation remplie de paradoxes. Chasser un dictateur, d'accord, mais en engendrant une situation encore plus incertaine au pays. Libérer un peuple opprimé, mais en maltraitant les prisonniers d'Abou Ghraib... « [...] Between the two, there can be no compromise », mais affirmons plutôt que le bien et le mal se côtoient bien souvent et sont parfois difficiles à discerner.
Georges W. Bush ne passera pas à l'histoire comme un grand président, et même très peu probablement comme un bon président. Il aura eu à faire face à des événements difficiles, ses décisions auront été critiquées, mais il n'en demeure pas moins que ses huit années de mandat auront permis aux Américains de tirer une leçon importante. 

Demain, le démocrate Barack Obama deviendra le 44e président des États-Unis d'Amérique. Malgré la période difficile dans laquelle ils se trouvent, l'esprit de résilience des Américains demeure intact alors qu'ils célébreront l'événement historique dans l'optimisme. Espérons que le cours de l'histoire confirmera que la lumière suit toujours la tempête.